Investir en Société Civile de Placement Immobilier (SCPI), aussi appelées "pierre papier", séduit de plus en plus d'épargnants français. Cet engouement s'explique par l'accessibilité de l'investissement immobilier avec un ticket d'entrée souvent plus abordable que l'acquisition directe, la mutualisation des risques et la délégation complète de la gestion locative à des professionnels. Cependant, avant de se lancer dans l'acquisition de parts de SCPI, il est crucial de comprendre un aspect parfois méconnu, mais pourtant essentiel : le délai de jouissance et son impact sur votre potentiel rendement locatif.
Ce délai, qui s'écoule inévitablement entre la souscription des parts de SCPI et la perception des premiers revenus, peut avoir un impact significatif sur la rentabilité globale de votre investissement immobilier indirect. Bien maîtriser ce concept du délai de jouissance vous permettra d'anticiper avec précision les flux de trésorerie liés à cet investissement, d'optimiser votre stratégie d'investissement en SCPI et d'éviter les mauvaises surprises. Une bonne compréhension de ce mécanisme est indispensable pour tout investisseur souhaitant se lancer dans les SCPI.
Qu'est-ce que le délai de jouissance ? définition et explication détaillée
Le délai de jouissance est la période clairement définie qui sépare la date de souscription effective de vos parts de SCPI et la date à partir de laquelle vous commencez à percevoir les dividendes, c'est-à-dire les revenus issus des loyers perçus par la SCPI. En d'autres termes, concrètement, vous achetez des parts d'une SCPI aujourd'hui, mais les revenus potentiels générés par ces parts ne vous seront pas versés immédiatement, mais seulement après l'écoulement de ce fameux délai de jouissance.
Imaginez par exemple que vous investissez une somme de 5 000 euros dans une SCPI le 15 janvier. Le délai de jouissance de cette SCPI est de quatre mois calendaires. Cela signifie concrètement que vous ne commencerez à percevoir les premiers loyers qu'à partir du mois de mai. Pendant ces quatre mois complets, votre capital est bien immobilisé dans la SCPI, mais il contribue déjà activement à générer des revenus locatifs pour la SCPI, des revenus que vous ne touchez pas personnellement immédiatement.
Pourquoi ce délai existe-t-il ? justification et raisons sous-jacentes
Plusieurs raisons objectives et légitimes expliquent l'existence de ce délai de jouissance propre aux SCPI. La principale raison est directement liée au processus complexe d'acquisition et de mise en location des biens immobiliers par la Société Civile de Placement Immobilier. L'argent collecté auprès des investisseurs, lors de la souscription de parts, sert dans un premier temps à acquérir des immeubles de bureaux, des commerces, des entrepôts ou des logements, selon la stratégie d'investissement de la SCPI. Ces acquisitions nécessitent des démarches administratives et juridiques qui prennent du temps.
De plus, la SCPI a souvent besoin de réaliser d'éventuels travaux de rénovation ou d'aménagement dans les biens acquis, afin de les rendre plus attractifs pour les locataires potentiels et d'optimiser ainsi le taux d'occupation de son patrimoine immobilier. Enfin, il faut également du temps pour trouver des locataires fiables et solvables pour occuper les biens. Toutes ces opérations combinées prennent inévitablement du temps et justifient en partie l'existence du délai de jouissance.
Enfin, la gestion administrative et comptable rigoureuse des revenus locatifs nécessite également un certain délai incompressible. La SCPI doit collecter mensuellement les loyers auprès de ses locataires, déduire les différentes charges (taxes foncières, assurances, frais de gestion, etc.), calculer avec précision les dividendes à verser à chaque associé en fonction du nombre de parts détenues, et effectuer toutes les opérations comptables nécessaires. Ce processus administratif et financier prend généralement plusieurs semaines, ce qui contribue mécaniquement à allonger le délai de jouissance.
Différentes durées possibles et facteurs influents
Le délai de jouissance n'est pas une donnée uniforme et varie d'une SCPI à l'autre, en fonction de plusieurs facteurs. Il est généralement compris dans une fourchette allant de 3 mois à 6 mois, mais il peut être plus court (2 mois par exemple) ou plus long (jusqu'à 8 mois) dans certains cas spécifiques. Par exemple, certaines SCPI dites "jeunes", c'est-à-dire en phase de constitution de leur patrimoine immobilier, peuvent avoir un délai de jouissance plus long que les SCPI plus anciennes et déjà bien établies.
Plusieurs facteurs objectifs et mesurables influencent directement la durée du délai de jouissance. La stratégie d'investissement de la SCPI est un élément déterminant. Une SCPI qui investit majoritairement dans des immeubles déjà loués à des locataires de qualité aura généralement un délai de jouissance plus court qu'une SCPI qui investit dans des immeubles anciens à rénover ou dans des programmes immobiliers neufs en VEFA (Vente en l'État Futur d'Achèvement), car ces opérations nécessitent des délais plus importants pour la mise en location des biens.
Les conditions générales du marché immobilier local peuvent également avoir un impact significatif sur la durée du délai de jouissance. En période de forte demande locative, où les taux de vacance sont faibles, les SCPI peuvent généralement louer les biens plus rapidement et ainsi réduire mécaniquement le délai de jouissance. A l'inverse, en période de crise immobilière ou de ralentissement économique, les SCPI peuvent rencontrer des difficultés à louer leurs biens, ce qui peut allonger le délai de jouissance. La qualité de la gestion interne de la SCPI joue également un rôle crucial. Une SCPI bien gérée, avec des processus administratifs et financiers efficaces, sera en mesure de verser les dividendes plus rapidement et donc de réduire le délai de jouissance.
Impact du délai de jouissance sur votre investissement
Le délai de jouissance a un impact direct et mesurable sur la rentabilité globale de votre investissement en SCPI. Il est donc absolument essentiel de bien comprendre cet impact potentiellement négatif avant de prendre une décision d'investissement. Ne pas prendre en compte le délai de jouissance peut fausser votre analyse et vous conduire à une mauvaise appréciation du rendement réel de votre SCPI.
Il influence à la fois la rentabilité globale de votre investissement en réduisant le rendement effectif la première année, et votre flux de revenus en retardant le versement des premiers dividendes. Il a aussi des conséquences fiscales indirectes que l'on va détailler plus loin.
Effet sur la rentabilité globale
Le délai de jouissance réduit mécaniquement le rendement annuel effectif de votre investissement en SCPI, surtout la première année. En effet, pendant cette période de délai de jouissance, votre capital est bel et bien immobilisé dans la SCPI, mais il ne génère pas encore de revenus pour vous personnellement. Cela signifie concrètement que le rendement effectivement perçu la première année de votre investissement sera inférieur au rendement annuel théorique affiché par la SCPI au moment de la souscription.
Prenons un exemple chiffré concret et réaliste. Vous investissez une somme de 20 000 euros dans une SCPI qui affiche un rendement annuel prévisionnel de 4,5 %. Le délai de jouissance de cette SCPI est de 4 mois. Au lieu de percevoir 900 euros de dividendes la première année (20 000 euros * 4,5 %), vous ne percevrez en réalité que 600 euros (900 euros * 8/12), car vous n'aurez perçu des revenus que pendant 8 mois sur 12. Cela diminue considérablement votre rentabilité effective la première année. La perte de revenus est de 300 euros, ce qui n'est pas négligeable.
Il est donc crucial de tenir compte avec la plus grande attention du délai de jouissance lors du calcul précis de la rentabilité réelle de votre investissement en SCPI, surtout si vous avez besoin de ces revenus rapidement ou si vous avez financé votre acquisition de parts à crédit. Plus le délai de jouissance est long, plus l'impact négatif sur la rentabilité de votre investissement sera important, surtout si vous avez des contraintes financières à court terme. Il est donc impératif de prendre cet aspect en compte dans votre plan financier global.
Influence sur le flux de revenus
Le délai de jouissance retarde mécaniquement le versement de vos premiers dividendes. Cela peut s'avérer particulièrement problématique si vous comptez sur ces revenus locatifs pour compléter vos revenus habituels (pension de retraite par exemple) ou pour rembourser un crédit immobilier que vous avez contracté pour acquérir vos parts de SCPI. Il est donc indispensable d'évaluer avec précision vos besoins de revenus à court terme avant d'investir en SCPI.
Par exemple, si vous avez financé votre investissement en SCPI à crédit, vous devrez rembourser les mensualités de votre prêt immobilier pendant toute la durée du délai de jouissance, sans percevoir de revenus locatifs en contrepartie. Cela peut mettre à mal votre trésorerie personnelle et rendre votre investissement moins rentable au final. Il est donc absolument nécessaire de prévoir une trésorerie d'avance suffisante pour faire face à cette situation. Un coussin de sécurité est indispensable.
Une bonne et rigoureuse planification financière est donc essentielle pour anticiper l'absence temporaire de revenus pendant la période du délai de jouissance et éviter ainsi les potentielles difficultés de trésorerie. Il faut bien estimer les flux financiers futurs, en tenant compte de tous les paramètres (revenus, charges, échéances de prêt, etc.) pour ne pas se retrouver dans une situation financière délicate. Une simulation financière est fortement recommandée.
Conséquences fiscales
Le délai de jouissance a également des conséquences fiscales indirectes qu'il est important de connaître. Les revenus que vous percevez de vos parts de SCPI sont imposables au titre des revenus fonciers, selon votre tranche marginale d'imposition et les prélèvements sociaux. Cependant, il est important de souligner que vous ne serez imposé que sur les revenus que vous avez effectivement perçus au cours d'une année civile. Il est donc primordial de bien comprendre les règles de l'imposition des revenus fonciers.
Par exemple, si vous avez investi dans une SCPI en décembre 2023 et que le délai de jouissance est de 3 mois, vous ne percevrez vos premiers dividendes qu'en mars 2024. Vous ne serez donc imposé sur ces revenus qu'au titre de l'année 2024, et non de l'année 2023, même si vous avez souscrit vos parts en 2023. La date effective de perception des revenus est donc essentielle pour déterminer l'année d'imposition. C'est le critère déterminant.
Il est donc vivement recommandé de conserver précieusement tous les documents relatifs à votre investissement en SCPI, notamment les relevés de revenus que vous recevrez chaque année, afin de pouvoir déclarer correctement vos revenus fonciers à l'administration fiscale. Une bonne organisation de vos documents fiscaux et une déclaration rigoureuse de vos revenus vous éviteront les erreurs, les oublis et les potentielles pénalités fiscales. La rigueur administrative est de mise.
Comment optimiser votre investissement malgré le délai de jouissance ?
Même si le délai de jouissance peut sembler contraignant à première vue, il existe en réalité plusieurs stratégies efficaces pour optimiser votre investissement en SCPI et en minimiser l'impact sur votre rentabilité globale. Il est important de bien choisir sa SCPI en fonction de ses besoins personnels et d'anticiper avec réalisme l'absence de revenus pendant le délai de jouissance.
Il est également possible, dans certains cas, de revendre ses parts de SCPI avant la fin du délai de jouissance, mais cette option doit être envisagée avec prudence car elle présente des inconvénients non négligeables. Enfin, il est essentiel de bien comparer les différentes SCPI disponibles sur le marché avant de prendre une décision d'investissement, en tenant compte de tous les paramètres pertinents, y compris le délai de jouissance, les frais de gestion et la qualité du patrimoine immobilier. Une analyse comparative approfondie est indispensable.
Choisir une SCPI avec un délai de jouissance adapté à votre situation
Le choix de la SCPI dans laquelle vous allez investir doit impérativement être adapté à votre situation personnelle, à votre profil d'investisseur et à vos objectifs d'investissement à court, moyen et long terme. Si vous avez besoin de percevoir des revenus immédiats pour compléter vos revenus actuels, il est préférable de choisir une SCPI avec un délai de jouissance court, voire nul, bien que ces SCPI soient relativement rares sur le marché. Il faut donc évaluer avec précision vos besoins avant d'investir. L'adéquation entre vos besoins et les caractéristiques de la SCPI est primordiale.
Si votre objectif principal est de constituer un patrimoine immobilier à long terme en vue de préparer votre retraite, le délai de jouissance est un critère moins important à prendre en compte. Vous pouvez alors privilégier une SCPI qui offre un rendement plus élevé, même si le délai de jouissance est un peu plus long. Le choix de la SCPI dépend donc directement de vos objectifs patrimoniaux et financiers à long terme. Une vision claire de vos objectifs est indispensable.
Votre tolérance au risque est également un critère essentiel à prendre en considération. Les SCPI qui investissent dans des secteurs d'activité considérés comme plus risqués (comme le commerce de détail, l'hôtellerie ou les bureaux en périphérie des grandes villes) peuvent potentiellement offrir un rendement plus élevé, mais elles peuvent aussi être confrontées à des taux de vacance locative plus importants et avoir un délai de jouissance plus long. Il faut donc évaluer avec prudence le niveau de risque que vous êtes prêt à accepter avant d'investir. Un arbitrage entre rendement et risque est nécessaire.
Anticiper le délai de jouissance dans votre plan financier
L'anticipation du délai de jouissance est une étape essentielle pour éviter les potentielles difficultés de trésorerie et optimiser la gestion de votre budget personnel. Il est important de prévoir une épargne de précaution suffisante pour compenser l'absence temporaire de revenus pendant cette période. Vous pouvez par exemple, constituer une épargne de précaution sur un livret bancaire ou utiliser une partie de vos revenus habituels pour faire face à cette situation. La prudence financière est de mise.
Une autre stratégie intéressante consiste à investir progressivement dans la SCPI, en effectuant des versements réguliers sur une période de plusieurs mois. Au lieu d'investir une somme importante en une seule fois, vous pouvez par exemple investir des sommes plus petites tous les mois pendant un an. Cela permet de lisser l'impact du délai de jouissance sur votre trésorerie et de mieux répartir les risques. Une stratégie d'investissement progressive et prudente peut s'avérer judicieuse.
Enfin, vous pouvez également envisager de souscrire un crédit immobilier spécifique pour financer votre investissement en SCPI. Dans ce cas, il est important de négocier avec votre banque un différé de remboursement, qui vous permettra de ne commencer à rembourser les mensualités du prêt qu'une fois que vous percevrez les premiers dividendes de votre SCPI. Un différé de remboursement, s'il est bien négocié, peut être une solution intéressante pour optimiser votre trésorerie pendant le délai de jouissance.
Exploiter les options de revente des parts
Il est théoriquement possible de revendre vos parts de SCPI avant la fin du délai de jouissance. Cela peut s'avérer une solution intéressante si vous avez besoin de liquidités rapidement pour faire face à une dépense imprévue ou si vous souhaitez modifier votre stratégie d'investissement pour des raisons personnelles. Cependant, il est important de souligner que la revente anticipée de parts de SCPI présente des inconvénients non négligeables et doit être envisagée avec prudence.
La revente des parts de SCPI se fait généralement sur le marché secondaire, où les prix peuvent être inférieurs aux prix d'acquisition, surtout si la SCPI rencontre des difficultés ou si le marché immobilier est en baisse. Vous risquez donc de perdre une partie de votre capital si vous revendez vos parts trop tôt. Il faut donc faire très attention à la décote éventuelle et aux conditions du marché au moment de la revente. La conjoncture économique est un facteur important à considérer.
De plus, la revente des parts peut également entraîner des frais supplémentaires, notamment des commissions de courtage prélevées par les intermédiaires financiers. Ces frais peuvent réduire considérablement la rentabilité de votre investissement et amputer votre capital. Il est donc primordial de bien peser le pour et le contre avant de prendre la décision de revendre vos parts de SCPI, surtout pendant le délai de jouissance. La revente anticipée doit être mûrement réfléchie et justifiée par une situation d'urgence.
Comparer les SCPI : l'importance de l'information
Avant de prendre la décision d'investir dans une SCPI en particulier, il est absolument crucial de comparer attentivement les différentes offres disponibles sur le marché et de ne pas se précipiter. Ne vous contentez pas de regarder uniquement le taux de distribution (TD) de la SCPI, car ce taux ne tient pas compte du délai de jouissance, ni des frais de gestion, ni de la qualité du patrimoine immobilier. Une analyse comparative approfondie est indispensable pour faire le bon choix.
Examinez avec attention les Documents d'Information Clé (DIC) de chaque SCPI qui vous intéresse. Ces documents standardisés contiennent des informations essentielles sur la stratégie d'investissement de la SCPI, les risques encourus, les frais prélevés, le délai de jouissance, la composition du patrimoine immobilier et les performances passées. La lecture attentive du DIC est indispensable pour prendre une décision éclairée.
- **Stratégie de la SCPI:** Type d'actifs (bureaux, commerces, logements, etc.), zone géographique (France, Europe, Monde), thématiques d'investissement (santé, logistique, etc.).
- **Frais de gestion:** Frais de souscription, frais de gestion annuels, frais de cession.
- **Délai de jouissance:** Durée du délai de jouissance en mois.
- **Taux d'occupation financier (TOF):** Pourcentage des biens loués par rapport à l'ensemble du patrimoine.
- **Historique des performances:** Évolution du prix de la part et des dividendes versés sur les dernières années.
- **Capitalisation :** Taille du patrimoine de la SCPI.
Consultez également les rapports annuels des SCPI. Ces rapports vous donneront une vision plus précise et détaillée de la performance de la SCPI sur une année complète, ainsi que de la qualité de son patrimoine immobilier. Ils vous permettront de mieux comprendre les enjeux, les perspectives d'avenir et les risques potentiels de la SCPI. Les rapports annuels sont une source d'information précieuse, même s'ils peuvent paraître complexes à première vue.
Pièges à éviter et erreurs courantes
Investir en SCPI peut s'avérer un placement rentable et intéressant sur le long terme, mais il est important d'éviter certains pièges courants et de ne pas commettre d'erreurs qui pourraient nuire à la performance de votre investissement. Une bonne information, une planification rigoureuse et une analyse objective sont les clés du succès pour investir sereinement dans les SCPI.
En particulier, il est crucial de ne pas négliger l'impact du délai de jouissance sur votre rentabilité, de ne pas se focaliser uniquement sur le taux de distribution affiché par la SCPI, de ne pas négliger la diversification de vos investissements et de bien comprendre tous les frais liés à l'investissement en SCPI.
Négliger le délai de jouissance
Négliger le délai de jouissance est une erreur fréquente, en particulier chez les investisseurs débutants qui manquent d'expérience et de connaissances sur les SCPI. Cela peut conduire à surestimer la rentabilité de l'investissement, à rencontrer des difficultés de trésorerie imprévues et à prendre des décisions financières inappropriées. Il est donc absolument essentiel de prendre en compte le délai de jouissance dès le départ et de l'intégrer dans votre plan financier. L'anticipation est un maître mot en matière d'investissement.
Par exemple, si vous comptez sur les revenus de votre SCPI pour compléter vos revenus à la retraite, vous devez anticiper le délai de jouissance et prévoir une épargne de précaution suffisante pour faire face à l'absence temporaire de revenus pendant cette période. Ne pas anticiper le délai de jouissance peut avoir des conséquences fâcheuses sur votre budget et votre niveau de vie. Mieux vaut prévenir que guérir.
De même, si vous avez financé votre investissement en SCPI à crédit, vous devez impérativement prévoir un différé de remboursement ou une trésorerie suffisante pour rembourser les mensualités du prêt pendant toute la durée du délai de jouissance. La trésorerie est un élément clé de la réussite de votre investissement, surtout si vous avez recours à l'emprunt. Une gestion rigoureuse de votre trésorerie est indispensable.
Se focaliser uniquement sur le taux de distribution
Le taux de distribution (TD), qui représente le rapport entre les dividendes versés et le prix de la part, est certes un indicateur important à prendre en compte, mais il ne doit en aucun cas être le seul critère de décision. Le TD ne tient pas compte du délai de jouissance, des frais de gestion prélevés par la SCPI, ni de la qualité du patrimoine immobilier. Il est donc important d'analyser tous les paramètres pertinents avant d'investir, et de ne pas se laisser aveugler par un taux de distribution élevé. Une vision globale et nuancée est nécessaire.
Par exemple, une SCPI qui affiche un TD élevé peut avoir un délai de jouissance long, des frais de gestion importants ou un patrimoine immobilier de mauvaise qualité. Le rendement réel de votre investissement, après déduction des frais et en tenant compte du délai de jouissance, peut alors être bien inférieur à ce que vous aviez imaginé au départ. Il est donc impératif de calculer le rendement net de votre investissement, en tenant compte de tous les éléments pertinents. Le rendement net est l'indicateur le plus fiable.
De plus, une SCPI qui affiche un TD élevé peut avoir un patrimoine immobilier vieillissant, des difficultés à louer ses biens ou des perspectives de croissance limitées. Il est donc important d'analyser attentivement la qualité du patrimoine immobilier, le taux d'occupation financier (TOF), les perspectives de croissance et la stratégie d'investissement de la SCPI avant de prendre une décision. La qualité du patrimoine est un gage de pérennité de votre investissement.
Ne pas diversifier ses investissements
La diversification est une règle d'or en matière d'investissement, quel que soit le type de placement que vous choisissez. Il est important de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de répartir vos investissements sur différents supports et secteurs d'activité. Investir dans différentes SCPI, secteurs d'activité et zones géographiques permet de réduire les risques et d'améliorer la performance globale de votre portefeuille sur le long terme.
Par exemple, vous pouvez investir dans une SCPI spécialisée dans les bureaux, une autre spécialisée dans les commerces, une troisième spécialisée dans le logement et une quatrième spécialisée dans les entrepôts logistiques. Vous pouvez également investir dans des SCPI qui investissent dans différentes régions de France (Paris, province) ou dans différents pays d'Europe (Allemagne, Espagne, Italie). La diversification géographique est un atout majeur pour limiter les risques.
- **SCPI de rendement:** Principalement orientées vers la distribution de revenus réguliers.
- **SCPI de plus-value:** Visent une appréciation du capital à long terme.
- **SCPI fiscales:** Offrent des avantages fiscaux spécifiques (Pinel, Malraux, déficit foncier).
La diversification permet de limiter l'impact des événements conjoncturels (crise économique, hausse des taux d'intérêt, etc.) sur la performance de votre portefeuille. Si un secteur d'activité est en difficulté, les autres secteurs peuvent compenser les pertes et stabiliser votre rendement global. La diversification est donc une protection efficace contre les aléas du marché et les risques spécifiques à chaque secteur d'activité.
Investir sans comprendre les frais
Les SCPI prélèvent différents types de frais, tant à la souscription des parts qu'en cours de gestion. Ces frais ont un impact direct et significatif sur la rentabilité globale de votre investissement et il est donc absolument crucial de les comprendre en détail avant de s'engager. Les frais de souscription réduisent le capital initialement investi, tandis que les frais de gestion diminuent mécaniquement les revenus distribués chaque année. Une transparence totale est indispensable pour évaluer la pertinence d'un investissement.
Une SCPI avec des frais de gestion annuels de 10% sur les revenus bruts impactera significativement votre rendement final, comparativement à une SCPI similaire avec des frais de gestion limités à 5%. Il est donc pertinent d'analyser les frais en détail, de les comparer entre différentes SCPI avant de faire votre choix et de privilégier les SCPI qui affichent des frais de gestion raisonnables et compétitifs. Un tableau comparatif des frais de chaque SCPI peut être un outil utile pour faciliter votre analyse.
N'hésitez pas à demander des explications détaillées sur les frais prélevés auprès de la société de gestion de la SCPI. Une transparence totale est indispensable pour prendre une décision éclairée, optimiser votre investissement sur le long terme et éviter les mauvaises surprises. La transparence est un signe de bonne gouvernance et de sérieux de la part de la société de gestion. Un investissement bien informé est un investissement serein.
Focus sur les SCPI spécifiques (si pertinent)
Il existe différents types de SCPI, avec des caractéristiques, des objectifs et des avantages différents. Il est important de bien connaître ces différents types de SCPI avant de choisir celle qui correspond le mieux à votre profil d'investisseur, à vos objectifs patrimoniaux et à votre situation fiscale personnelle. Une bonne connaissance des différents types de SCPI est essentielle pour faire le bon choix.
On distingue notamment les SCPI à capital variable des SCPI à capital fixe, les SCPI fiscales (Pinel, Malraux, déficit foncier) et les SCPI européennes qui investissent dans l'immobilier commercial ou de bureaux à l'étranger.
- **SCPI à capital variable:** Le capital peut évoluer en fonction des souscriptions et des rachats.
- **SCPI à capital fixe:** Le capital est fixe et les parts sont négociées sur un marché secondaire.
Conclusion
Le délai de jouissance est un élément essentiel à comprendre et à prendre en compte avant d'investir en SCPI. Il impacte directement la rentabilité de votre investissement, votre flux de revenus et votre trésorerie. En choisissant une SCPI avec un délai de jouissance adapté à votre situation financière, en anticipant l'absence temporaire de revenus pendant cette période, en diversifiant vos investissements et en maîtrisant les frais, vous pouvez optimiser votre investissement et atteindre vos objectifs patrimoniaux.
Prenez le temps de vous informer, de comparer attentivement les différentes offres disponibles sur le marché et de vous faire accompagner par un conseiller financier si vous en ressentez le besoin. Un investissement éclairé, basé sur une information fiable et une analyse rigoureuse, est un investissement réussi sur le long terme. L'investissement immobilier indirect, via les SCPI, peut être un pilier solide de votre patrimoine et vous permettre de préparer sereinement votre avenir financier. Pour exemple, en 2022, le marché des SCPI a collecté plus de 8 milliards d'euros auprès des épargnants français.